La chenille processionnaire et le chien ne font pas vraiment bon ménage, et, pour cause, le meilleur ami de l’homme peut vite se laisser tenter par l’idée de jouer avec ces drôles de petites bêtes… Qui savent très bien se défendre !
En effet, elles sont couvertes de poils urticants pouvant causer des lésions très graves qui, si elles sont rarement mortelles, peuvent coûter sa langue à votre toutou.
Pour éviter les accidents, il est essentiel d’être bien informé sur le danger que représentent les chenilles processionnaires pour la santé de votre animal et les meilleurs moyens d’en protéger votre chien.
La chenille processionnaire, c’est quoi ?
La chenille processionnaire du pin, de son petit nom Thaumetopoea pityocampa, est la forme larvaire d’un papillon de nuit (lépidoptères) assez banal, bien moins célèbre dans sa forme volante que rampante.
Elle tient son nom de son habitude de marcher en procession, c’est-à-dire en file indienne, de nombreux individus se suivant les uns les autres.
Cette petite chenille vit dans et sur les pins, dont elle se nourrit des épines. Elle n’est pas considérée comme un nuisible ou un ravageur, car elle ne cause pas de dommages importants aux arbres qu’elle habite.
Elle est, par ailleurs, bien plus dangereuse pour les hommes et les chiens que pour les plantes, et si elle n’est nullement agressive, elle s’avère tout à fait capable de se défendre.
En France, on croise plutôt cette chenille poilue sur les côtes méditerranéennes, bien que le réchauffement climatique la pousse de plus en plus vers le nord.
Hibernant dans un nid soyeux tout l’hiver, la chenille sort de son lit douillet au printemps avec tous les membres de sa colonie pour aller se trouver un coin plus intime pour tisser son cocon personnel.
C’est à cette époque que l’on peut observer de longues processions de chenilles quittant tranquillement le nid commun pour se trouver un nouveau chez elles.
Les dangers de la chenille processionnaire pour le chien
Le corps de la chenille processionnaire est couvert de soies (micropoils très fins) urticantes et allergisantes sur toute la longueur de son dos.
Nul besoin de la caresser pour se faire piquer : la chenille projette ses micropoils empoisonnés comme des dards vers son agresseur lorsqu’elle se sent menacée.
Ces minuscules poils sont très cassants et se brisent dans l’organisme de l’assaillant, libérant ainsi une substance toxique, la thaumétopoéine.
La thaumétopétine provoque essentiellement des lésions de la peau ou des muqueuses atteintes par les micropoils, mais peut aussi engendrer des troubles respiratoires ou oculaires.
En cas d’allergie, l’urticaire peut prendre des proportions importantes, allant jusqu’à provoquer la nécrose des tissus atteints et, in fine, leur chute.
C’est ainsi que bien des chiens du sud de la France, région où prolifèrent les processionnaires, ont la langue crénelée, séquelle typique laissée par la perte de quelques lambeaux de l’extrémité linguale. (1)
La chenille processionnaire est surtout un danger pour les jeunes chiens qui découvrent innocemment la vie sans se méfier le moins du monde, et peuvent être très intrigués par ces petites bêtes velues qui se trémoussent sous leur nez.
Les toutous hyperactifs (on pense ici aux Amstaff et à toute sorte de Terriers) et ceux souffrant de troubles du comportement impliquant une manie de manger n’importe quoi sont aussi particulièrement à risque.
Les vieux toutous un peu séniles peuvent aussi se faire avoir, et il y a des adultes chez qui l’âge de la raison semble ne jamais survenir, qui se font avoir une fois par les chenilles… Et recommencent indéfiniment à les asticoter, sans rien apprendre de leurs erreurs.
Symptômes d’une piqûre de chenille processionnaire chez le chien
Chez le chien, la langue est très souvent le premier site atteint, soit parce que le chien a voulu goûter aux chenilles qui se promenaient en file indienne sous son nez, soit parce qu’il a léché une autre zone piquée par une de ces petites bêtes – souvent la patte.
L’animal va alors ressentir une vive douleur et, selon sa personnalité habituelle, soit courir vers son maître, soit courir se cacher. Les plaques d’urticaire provoquées par le poison de la chenille processionnaire peuvent ressembler à des brûlures, avec lesquelles elles sont d’ailleurs souvent confondues.
Un filet de bave s’échappe typiquement de la gueule du chien, qui peine à déglutir et dont la langue peut enfler de manière spectaculaire, prenant une teinte rouge vif puis noire.
Plus embêtant, un chien téméraire peut aller jusqu’à avaler une chenille processionnaire, ce qui engendre une inflammation important de son œsophage et de son estomac.
En définitive, toutes les parties du corps du chien ayant été en contact avec la chenille peuvent être très irritées et présenter des lésions.
Certains animaux allergiques peuvent faire une réaction violente (choc anaphylactique) engageant leur pronostic vital, mais cela demeure extrêmement rare.
Traitement d’une piqûre de chenille processionnaire chez le chien
Ne négligez surtout pas la puissance de la toxine produite par la chenille processionnaire : un chien ayant été piqué par cette petite bête doit absolument être conduit de toute urgence chez le vétérinaire.
Vous pouvez commencer par rincer à grande eau la zone du corps de votre chien présentant de l’urticaire sans frotter, afin d’ôter les micropoils sans les casser – ce qui libérerait plus de toxines.
Ne perdez pas trop de temps cependant, car ce qu’il faut à votre chien, c’est avant tout un traitement aux corticoïdes à action rapide pour limiter la nécrose des tissus. Des antidouleurs seront également de mise pour soulager les intenses souffrances de l’animal.
Quoiqu’il en soit, une fois la toxine dans les tissus du chien, il est impossible d’empêcher les choses de suivre leur cours, et la nécrose d’une partie de la zone atteinte est presque inévitable.
Les lésions les plus graves concernent surtout la langue, la peau du chien étant en partie protégée par ses poils. Les yeux peuvent aussi présenter de graves atteintes, souvent irréversibles.
Dans la plupart des cas, les chiens rapidement pris en charge par un vétérinaire s’en sortent bien, avec seulement quelques petits bouts de langue en moins (la fameuse langue crènelée).
Les amputations d’une partie plus importante de la langue ne sont cependant pas rares. Quant aux décès et aux lésions gravissimes d’autres tissus, ce sont heureusement des exceptions. (2)
Questions fréquemment posées sur le danger des chenilles processionnaires pour le chien
Les cas de chiens ayant avalé une chenille processionnaire sont heureusement très rares, seuls les animaux déraisonnablement téméraires pouvant aller au bout de leurs projets malgré la douleur infligée par les toxines de cette petite bête.
En revanche, un chien qui bave, présente une langue rouge et enflée, ou même noire, a toutes les chances d’avoir au moins léché une de ces chenilles.
Le contexte joue aussi beaucoup : si vous vivez dans une zone à risque, la piste des chenilles mérite d’être envisagée.
Que votre chien ait mangé, léché, ou qu’il se soit juste approché de trop près de chenilles processionnaires et ait reçu une projection de micropoils, le protocole est le même : il est impératif de le conduire en urgence chez un vétérinaire.
Seul un traitement à base de corticoïdes à action rapide peut limiter les dégâts et éviter que votre toutou ne perde une trop grande partie de sa langue – partie de son corps la plus souvent touchée par le poison des chenilles.
Oui, les chenilles processionnaires sont très dangereuses pour les chiens, elles sont capables de projeter de minuscules poils contenant une toxine particulièrement agressive.
Cette toxine engendre une urticaire très virulente pouvant se solder par la nécrose des tissus atteints.
Les décès de chiens ayant approché de trop près des chenilles processionnaires sont exceptionnels, mais les amputations partielles de la langue ne le sont pas…
Il est difficile de tenir un chien loin des chenilles processionnaires, mais un bon début consiste à garder son chien en laisse pendant les promenades dans les régions à risque.
Vous pouvez aussi rechercher les nids de chenilles processionnaires dans votre jardin au début de l’hiver et les détruire avant que les larves n’en sortent au printemps.
Derrière leurs airs indolents, les chenilles processionnaires du pin sont de petites bêtes redoutables, qui n’apprécient pas de se faire embêter par les chiens.
Leurs toxines pouvant causer de graves lésions chez nos compagnons à quatre pattes, il est essentiel de savoir reconnaître une urticaire causée par ces chenilles pour agir correctement, c’est-à-dire conduire votre animal de toute urgence chez un vétérinaire.
Même si les chenilles processionnaires tendent à se répandre un peu partout sur le territoire français avec le réchauffement climatique, les maîtres vivants dans des régions froides ont peu de soucis à se faire. Dans le sud de la France, en revanche, la prudence est de mise !
Votre toutou a déjà eu affaire aux chenilles processionnaires ? Partagez votre expérience en commentaire de cet article !