CaniprofSanté du chienHistiocytose maligne du chien : Causes, Symptômes, Traitements ?

Histiocytose maligne du chien : Causes, Symptômes, Traitements ?

L’histiocytose maligne du chien ne doit pas être confondue avec l’histiocytome, une masse cutanée bénigne relativement fréquente chez nos compagnons à quatre pattes.

Plus rare, l’histiocytose maligne est aussi plus grave, et s’avère malheureusement souvent mortelle. Pour espérer offrir un pronostic santé favorable à votre chien, il est donc essentiel de savoir la reconnaître rapidement afin de la traiter au plus tôt.

Dans notre article d’aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les symptômes de l’histiocytose maligne du chien, ses causes principales et les traitements envisageables pour y faire face.

L’histiocytose maligne du chien, c’est quoi ?

L’histiocytose maligne du chien, aussi nommée sarcome histiocytaire, est un cancer des histiocytes rare, mais gravissime.

Il s’agit d’une maladie peu répandue chez le chien, qui touche préférentiellement les animaux de 4 à 10 ans, avec une moyenne de survenue située entre 6 et 7 ans.

Toutes les races de chiens peuvent être touchées par l’histiocytose maligne, mais certaines présentent une prédisposition plus ou moins prononcée.

Le Bouvier Bernois et, dans une moindre mesure, le Rottweiler et les Retrievers (notamment le Flat Coated) sont les plus fréquemment représentés.

Notons que la situation du Bouvier Bernois est à part, puisqu’il présente un risque environ 225 fois plus élevé que les autres races de développer une histiocytose maligne.

Les histiocytes, ou spongiocytes, sont des macrophages (globules blancs) du tissu conjonctif, c’est-à-dire du tissu enveloppant les différents organes du corps. Du fait de cette localisation, ils constituent la première barrière de l’organisme contre les pathogènes.

Produits par la moelle épinière, les histiocytesvoyagent à travers le sang jusqu’à leur tissu conjonctif de destination, où ils vont soit phagocyter (ingérer des pathogènes), devenant alors des macrophages matures, soit devenir des cellules épithelioïdes chargées de dégrader les corps étrangers.

Par nature, l’histiocyte est capable de se déplacer dans l’organisme et se retrouve largement distribué dans tous les organes, une caractéristique qui rend l’histiocytose maligne particulièrement redoutable en lui conférant un fort potentiel métastatique.

Un sarcome est une tumeur cancéreuse se développant à partir de cellules du tissu conjonctif. Dans le cas de l’histiocytose maligne du chien, le sarcome se développe à partir d’histiocytes qui prolifèrent anormalement.

L’histiocytose maligne du chien peut être localisée ou disséminée. Elle peut atteindre tous les organes, mais la rate, le foie, les poumons et les ganglions sont les plus souvent affectés. (1)

Causes de l’histiocytose maligne du chien

Comme c’est le cas de bien des maladies cancéreuses, chez l’humain comme chez le chien, les causes de l’histiocytose maligne restent, à ce jour, un grand mystère.

L’implication d’une mutation génétique, induisant une transmission à caractère héréditaire, est démontrée, notamment chez le Bouvier Bernois qui est hautement prédisposé à cette maladie.

Toutefois, la mutation en question n’a pas encore été formellement identifiée, bien que le chromosome 11 soit fortement suspecté d’être en cause.

À l’heure actuelle, il est impossible de déterminer si ces mutations génétiques sont les seuls facteurs en cause dans l’histiocytose du chien, ou s’il existe d’autres éléments prédisposants, potentiellement environnementaux.

Bien que les causes de l’histiocytose maligne du chien soient encore floues, il est actuellement admis qu’il existe une forte héritabilité de prédispositions génétiques à la maladie.

Attention : nous parlons ici de prédispositions, ce qui signifie qu’un chien ayant hérité de gènes potentiellement en cause dans la survenue du sarcome histiocytaire ne tombera pas systématiquement malade.

Toutefois, ces connaissances permettent de mettre en exergue le rôle des éleveurs dans l’éradication de la maladie, notamment en écartant systématiquement de la reproduction les chiens issus de lignées ayant compté des animaux malades.

En conséquence, tout le monde peut participer à la lutte contre l’histiocytose maligne du chien en choisissant avec soin son chiot : les vendeurs n’offrant pas de visibilité sur le pedigree de leurs animaux doivent être évités coûte que coûte, notamment les animaleries, qui font pleinement partie du problème. (2)

Symptômes de l’histiocytose maligne du chien

Il est particulièrement difficile de détecter les premiers symptômes d’une histiocytose maligne chez le chien, car c’est une maladie qui évolue souvent tout à fait silencieusement à ses prémices.

Les tumeurs cancéreuses se développent dans divers organes en provoquant des symptômes très généraux, qui font rarement penser à un cancer en premier lieu.

Une altération de l’état général du chien est fréquemment observée, mais demande de prêter une attention particulière à son animal au quotidien pour être détectée.

Une anorexie, un abattement et un amaigrissement sont typiques des maladies cancéreuses, et l’histiocytose maligne ne fait pas exception. Près de la moitié des chiens présente également de la fièvre.

La peau étant rarement atteinte, il est souvent impossible d’observer la tumeur à l’œil nu ou de la palper. En revanche, le chien peut présenter des symptômes typiques des organes colonisés par les cellules cancéreuses.

Lorsque le foie est touché, le chien peut présenter un ictère (jaunisse). Les atteintes aux poumons peuvent entraîner des difficultés respiratoires, et les tumeurs de la rate peuvent se traduire par une anémie, une pâleur des muqueuses ou une fatigue exacerbée.

Enfin, il ne faut pas écarter les boiteries pouvant témoigner d’atteintes articulaires, les troubles nerveux, les épanchements pleuraux et abdominaux (ascites) et les insuffisances révélant des lésions des reins ou du foie. (3)

Traitement et pronostic de l’histiocytose maligne du chien

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement satisfaisant pour soigner l’histiocytose maligne du chien, sauf en cas de forme localisée et diagnostiquée très précocement.

Dans ce cas, la tumeur est généralement ôtée par chirurgie, et le traitement peut être complété par une chimiothérapie et/ou une radiothérapie.

Lorsque l’histiocytose maligne est disséminée, les chimiothérapies et chirurgies n’offrent généralement aucune amélioration.

Un traitement palliatif demeure essentiel pour accroître le confort de l’animal et augmenter sa durée de vie autant que possible dans de bonnes conditions.

La Prednisolone (anti-inflammatoire) et le Melphalan (antitumoral) ont – rarement – démontré une action efficace pour diminuer le volume des tumeurs, ce qui atténue la douleur du chien et soulage ses symptômes.

De fait, le pronostic de l’histiocytose maligneest très sombre, avec une espérance de vie d’environ un mois après le diagnostic.

L’euthanasie est fréquente, à la demande des propriétaires qui ne supportent pas de voir l’état de santé de leur chien se dégrader.

Toutefois, il est essentiel de noter que le mauvais pronostic de l’histiocytose maligne du chien s’explique en partie par l’apparition tardive des symptômes poussant le maître à consulter un vétérinaire.

Or, dès que les premiers symptômes pointent le bout de leur nez, la situation du chien est déjà critique, et son état se détériore très rapidement.

On en veut pour preuve le pronostic différent des sarcomes histiocytaires localisés au niveau de la peau du chien.

Ces derniers, visibles à l’œil nu et palpables, sont souvent repérés et pris en charge bien plus tôt, ce qui offre un pronostic toujours délicat, mais bien moins pessimiste que les formes disséminées diagnostiquées tardivement.

On observe, en effet, plusieurs cas de chiens atteints de sarcomes histiocytaires localisés ôtés chirurgicalement et/ou traités par radiothérapie à un stade précoce qui ont pu être soignés sans récidiver. (4)

Questions fréquemment posées par les maîtres sur l’histiocytose maligne du chien

Comment savoir si mon chien a une histiocytose maligne ?

Il peut être très difficile de détecter une histiocytose maligne chez son chien. Pour espérer diagnostiquer cette maladie grave à temps, il convient de porter une attention particulière aux comportements quotidiens de votre toutou.

Le moindre changement dans ses habitudes (fatigue, amaigrissement, manque d’entrain, etc.) devrait vous conduire chez un vétérinaire pour réaliser un bilan de santé.

Certaines histiocytoses malignes localisées forment également de petites masses palpables et/ou visibles sur ou sous la peau du chien : pensez à examiner fréquemment votre compagnon à quatre pattes, et à consulter rapidement en cas d’anomalie.

Peut-on soigner l’histiocytose maligne du chien ?

Malheureusement, les traitements actuels de l’histiocytose maligne du chien sont très peu satisfaisants, notamment parce que la maladie est généralement diagnostiquée trop tardivement pour sauver la vie de l’animal.

Toutefois, lorsque l’histiocytose est localisée et diagnostiquée précocement – ce qui demeure très rare, une exérèse chirurgicale de la tumeur, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie peuvent offrir une guérison complète sans récidive.

L’histiocytose maligne du chien est-elle héréditaire ?

Il est démontré que l’histiocytose maligne du chien présente une forte héritabilité, notamment au sein de certaines races telles que le Bouvier Bernois.

Toutefois, l’hérédité n’est sans doute pas le seul facteur prédisposant : les causes exactes de cette maladie cancéreuse sont inconnues.

Quels sont les chiens prédisposés à l’histiocytose maligne ?

Le Bouvier Bernois est hautement prédisposé à l’histiocytose maligne et devrait faire l’objet d’une surveillance régulière chez le vétérinaire.

Dans une moindre mesure, le Rottweiler et les différents Retrievers (Labrador, Golden et, surtout, Flat Coated) sont eux aussi prédisposés à développer cette affection.

Bien que l’histiocytose maligne du chien soit une maladie particulièrement grave, il est important de ne pas baisser les bras à l’annonce du diagnostic pour offrir le meilleur pronostic à son meilleur ami à fourrure.

La forme localisée de cette affection peut parfois aboutir à une guérison complète lorsqu’elle est traitée précocement, bien que cela demeure encore très rare.

On peut toutefois espérer accroître le taux de survie des chiens atteints d’histiocytose maligne à l’avenir en procédant à des diagnostics toujours plus précoces, ce qui passe par des bilans de santé réguliers, notamment chez le Bouvier Bernois, hautement prédisposé.

Il vous reste des questions sur l’histiocytose maligne du chien ? Posez-les-nous en commentaire de cet article !