Vous marchez tranquillement dans la nature ou en pleine ville, et vous vous retrouvez face à un chien qui semble égaré ? Que faire dans ce cas-là ?
Ce type de situation courante peut en désarçonner certains, notamment par peur de « voler » le chien de quelqu’un qui surveillerait son toutou de loin et que l’on n’aurait pas repéré.
Ce n’est pas votre chien mais il s’agit d’une situation qui peut vous tirailler avec l’envie de porter secours à un animal potentiellement perdu ou, pire, abandonné.
Pour ne pas commettre d’impaires, il est essentiel de bien analyser la situation et de connaître les dispositions légales entourant les chiens errants et l’attitude à adopter lorsqu’on en croise un.
Qu’est-ce qu’un chien errant ?
Selon la loi française, un chien errant est un chien « en état de divagation », c’est-à-dire qu’il ne se trouve plus sous la surveillance de son maître, à portée de voix (ou de sifflet ou clicker) ou s’est éloigné de son maître de plus de 100 mètres.
Les chiens abandonnés et livrés à eux-mêmes sont également considérés comme errants, en revanche les chiens de chasse ou de troupeaux ne sont pas concernés dans le cadre de leur travail qui nécessite un éloignement de leur maître.
Ces définitions sont données par l’article L211-23 du Code Rural et de la Pêche Maritime.
Pour résumer, les chiens errants appartiennent à deux cas de figure : les chiens perdus (loin de leur maître) et les chiens abandonnés (sans maître).
Chien errant : que dit la loi ?
La loi française interdit purement et simplement aux maîtres de laisser leurs animaux en état de divagation (article L211-19-1 du Code Rural et de la Pêche Maritime).
Elle stipule également que la charge revient aux maires de gérer la divagation des animaux sur leurs communes, ce qui signifie qu’il leur appartient de mettre en place un service de fourrière.
Les maires sont également libres de prononcer des arrêtés pour rendre obligatoire le port de la laisse et/ou de la muselière.
Enfin, n’importe qui peut signaler à la mairie de sa commune la présence d’un animal errant sur une propriété dont il a l’usage et le faire saisir par la fourrière. (1)
Comment savoir si vous êtes face à un chien errant ?
Si vous vous trouvez face à un chien seul, la première chose à faire est de bien observer les alentours pour tenter de voir si son maître ne s’y trouve pas.
Celui-ci peut, par exemple, surveiller son animal depuis la fenêtre de son domicile ou avoir laissé son toutou sans surveillance le temps de faire une course dans un magasin tout proche.
Écoutez aussi attentivement : vous pourriez entendre le maître appeler son chien de loin si celui-ci s’est sauvé.
L’état physique du chien est aussi un bon indice : un toutou sale, maigre, sans collier, a de bonnes chances d’être abandonné ou de s’être égaré il y a longtemps, tandis qu’un toutou plutôt en forme s’est sans doute sauvé ou perdu récemment.
Dans le deuxième cas, il est possible que son maître soit sur ses traces et apparaisse dans les minutes qui suivent.
De même, les chiens perdus sont souvent effrayés, déboussolés, et peuvent avoir un comportement méfiant, voire agressif.
Les fugueurs qui viennent de fausser compagnie à leur maître en promenade sont le plus souvent amicaux, ravis de votre intérêt pour eux et prêts à vous suivre (c’est d’ailleurs souvent ainsi qu’ils se perdent).
Si, après avoir bien regardé autour de vous et tendu l’oreille, vous constatez que personne ne semble se préoccuper de l’animal, il y a fort à parier que celui-ci soit en état de divagation.
Chien errant : la marche à suivre
La marche à suivre dépend à la fois de vous et du comportement ou de l’état de santé du chien errant.
Si vous pouvez approcher le chien errant sans danger
Si le chien se laisse approcher et se montre plutôt amical, commencez par vérifier qu’il ne porte pas de collier sur lequel seraient mentionnées les coordonnées de ses maîtres.
Si vous n’obtenez aucun indice sur son propriétaire, vous pouvez choisir de l’emmener provisoirement chez vous ou de le confier aux services de la mairie.
Dans tous les cas, vous devez contacter le commissariat, la gendarmerie ou la mairie pour signaler que vous avez trouvé l’animal, sans quoi ramener le chien chez vous peut être considéré comme un vol.
Si vous ne pouvez pas recueillir le chien errant, confiez-le aux services de la fourrière : ceux-ci vont rechercher son propriétaire, puis, si celui-ci ne se manifeste pas sous huit jours, confier l’animal à une association ou le faire euthanasier.
Si vous pouvez garder le chien à votre domicile, vous devrez vous rendre rapidement chez un vétérinaire pour découvrir s’il est identifié par puce électronique, auquel cas son maître sera vite retrouvé.
S’il est identifié par tatouage (face interne d’une oreille) et que vous arrivez à lire les 6 à 7 caractères de celui-ci, vous pouvez les transmettre à l’I-CAD par téléphone afin que le maître soit retrouvé.
Vous pouvez aussi regarder les annonces postées sur le site de la SPA, sur les réseaux sociaux ou sur le site chien-perdu.org.
Si vous ne pouvez pas approcher le chien errant
Si l’animal est méfiant, agressif ou semble représenter un risque sanitaire (rage, gale ou autres maladies), la meilleure solution est de contacter les services municipaux qui le prendront en charge.
Contacter la fourrière fait souvent hésiter, car on a toujours tendance à imaginer cette structure comme un mouroir où sont entassés les chiens abandonnés avant d’être euthanasiés.
Heureusement, en France les choses se passent différemment, et même si la fourrière n’est pas une joyeuseté, elle vaut souvent mieux que de laisser un animal malade ou blessé livré à lui-même en ville ou dans la nature.
La fourrière a en effet une obligation de soin : les animaux recueillis sont vus par un vétérinaire qui mettra en place des soins au moins conservatoires le temps que le propriétaire du chien se manifeste.
Si personne ne vient chercher l’animal, celui-ci sera généralement pris en charge par une association, sauf s’il est trop malade ou dangereux, auquel cas seulement il sera euthanasié.
Par ailleurs, les petites communes n’ont souvent pas de fourrière : c’est une association ou un vétérinaire qui viendra récupérer l’animal.
En définitive, la mauvaise réputation de la fourrière vient de son ancienne obligation d’euthanasier tous les chiens errants, car ceux-ci étaient susceptibles d’être porteurs de la rage.
Depuis 2001, la France est déclarée exempte de la rage et cette disposition ne s’applique plus en métropole. (2)
Questions fréquemment posées par les maîtres au sujet des chiens errants
Un chien errant est un chien en état de divagation, c’est-à-dire qui ne se trouve plus sous la surveillance de son maître.
Un animal perdu (même depuis peu de temps) ou abandonné correspond à cette définition.
Si vous n’avez pas la possibilité de vous approcher ou de vous occuper du chien errant, contactez les services de votre mairie qui s’occuperont de retrouver son propriétaire.
Si vous pouvez et voulez prendre le chien chez vous en attendant que son propriétaire soit retrouvé, vous devez obligatoirement le signaler aux autorités (mairie, gendarmerie ou police) pour que votre action ne soit pas considérée comme du vol.
Vous devrez ensuite emmener le chien chez un vétérinaire qui recherchera une puce électronique ou un tatouage et préviendra, le cas échéant, le propriétaire du chien.
En France, les chiens errants pris en charge par la fourrière sont conservés 8 jours.
Après cela, si le propriétaire n’a pas été retrouvé, ils sont cédés à une association qui se charge de les faire adopter ou sont euthanasiés sur avis d’un vétérinaire s’ils semblent dangereux ou malades.
Garder un chien errant sans avoir recherché son propriétaire peut être considéré comme un vol.
Si vous avez trouvé un chien errant, vous pouvez le conserver chez vous le temps que son propriétaire vienne le chercher, après avoir averti les autorités et l’avoir conduit chez un vétérinaire pour faire rechercher une puce électronique ou un tatouage permettant de remonter jusqu’au maître.
Si au bout de huit jours aucun propriétaire n’a été retrouvé alors que vous avez effectué toutes les démarches nécessaires, renseignez-vous auprès d’une association pour savoir si l’adoption est envisageable.
En conclusion
Croiser des chiens errants est souvent un crève-cœur, et avertir la fourrière est généralement une source d’angoisse, car on assimile souvent cette organisation à un mouroir pour les animaux.
Pourtant, si vous n’avez pas la possibilité de vous occuper d’un chien perdu, la fourrière représente sa meilleure chance de retrouver son maître et d’être pris en charge par une association pour être soigné puis adopté.
Vous avez déjà recueilli un chien errant ? Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions en commentaire de cet article !