Ce dont beaucoup de maîtres étaient déjà intimement persuadés vient enfin d’être prouvé par la science : les chiens sont capables de sentir nos émotions.
Plus surprenant, nous parlons bien ici de « sentir » au sens du terme qui implique l’utilisation de l’odorat, et non au sens de « ressentir » par un mécanisme d’empathie.
Voici plus d’informations pour comprendre ce sujet fascinant qui ouvre pas mal de réflexions sur la façon dont nous vivons au quotidien avec nos animaux…
L’odeur des émotions
Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Naples a permis de mettre l’accent sur l’importance des odeurs dans la détection des émotions.
Pour nous autres, les humains, cela semble presque insensé, car, notre odorat n’étant pas des plus performants, nous utilisons bien davantage notre vue pour analyser notre environnement, et ce dans tous les aspects de notre quotidien.
De fait, pour nous une émotion se perçoit par les mimiques affichées sur le visage de nos pairs et, éventuellement, par des signaux sonores (ton de la voix, pleurs, rires, etc.).
C’est d’ailleurs souvent comme cela que l’on détecte comment quelqu’un nous ment, grâce au “non verbal”. Mais ce n’est pas l’approche utilisée par nos chiens ! Car oui, eux aussi savent dire quand vous mentez, mais c’est l’objet d’un autre article 🙂 !
En vérité, nos corps produisent des signaux odorants en réaction à certaines émotions, qui peuvent être détectés par le flair aiguisé des chiens, mais aussi, ô surprise, par celui des humains sans même que nous ne nous en rendions compte.
L’Université d’Utrecht a mené une expérience en ce sens, au cours de laquelle des femmes étaient exposées sans le savoir aux odeurs d’hommes ayant ressenti soit de la peur, soit du dégout (1).
Il s’est avéré que les femmes adoptaient alors des comportements inconscients exprimant la peur ou le dégout, permettant de conclure qu’elles percevaient ces infimes signaux odorants laissés par leurs pairs.
Le chien et les émotions
L’expérience de l’Université de Naples (2) tend à questionner l’acuité de l’odorat des chiens, leur sens le plus développé, mais le moins étudié au profit des études de leurs réactions à nos gestes et paroles.
L’étude a porté sur 40 chiens de race Labrador et Golden Retriever, accompagnés de leurs maîtres dans un environnement conçu pour être le moins stressant et le plus « normal » possible.
Dans cet environnement neutre, les chiens, accompagnés de leurs maîtres, étaient ensuite exposés à des échantillons d’odeur récoltés auprès de sujets ayant été soumis à différentes émotions.
Les sujets ont, pour ce faire, regardé des films joyeux ou horrifiques selon un protocole bien précis pour éviter la contamination des échantillons de sueurs.
Confrontés aux odeurs issues de ces échantillons, les chiens ont adopté exactement le comportement escompté par l’équipe scientifique, manifestant de l’anxiété en présence d’odeurs issues des sujets exposés aux films d’horreur, et du bien-être en présence des odeurs issues des sujets ayant visionné des comédies.
L’expérience a permis de constater que le rythme cardiaque des chiens exposés aux odeurs traduisant un sentiment de peur chez le sujet humain a aussi significativement augmenté, démontrant les effets physiologiques des émotions humaines chez l’animal.
Les odeurs que nous émettons quand nous ressentons des émotions sont de réels outils de communications qui nous permettent de mieux nous comprendre – même inconsciemment – mais facilitent également la communication inter-espèces.
L’odorat s’impose donc comme un vrai facilitateur pour communiquer avec nos fidèles compagnons, surtout dans les situations où les mots et les expressions faciales ne suffisent pas à faire comprendre notre ressenti.
Il est par ailleurs probable que les signaux chimiques que nos émotions transmettent aient joué un grand rôle dans la domestication des animaux et la manière dont l’homme et le chien ont appris à se comprendre.