CaniprofVivre avec son chienCynophobie : Que Faire Quand On A Peur Des Chiens ?

Cynophobie : Que Faire Quand On A Peur Des Chiens ?

La cynophobie n’est pas, comme ses sonorités pourraient le laisser imaginer, la phobie du cinéma, mais bien celle de nos amis les chiens.

Si, pour bien des maîtres, la cynophobie est incompréhensible, il ne faut cependant jamais négliger les impacts qu’elle peut avoir sur le comportement des personnes qui en sont atteintes, et qui représentent environ 10% de la population.

cynophobie

Pour les personnes atteintes de cette peur, vivre avec un chien ou seulement en croiser un est une chose totalement impossible au premier abord.

En effet, les personnes présentant une peur irrépressible des chiens peuvent, par mégarde, présenter des comportements troublants face à l’animal à même de provoquer des incidents.

Heureusement, la cynophobie se soigne !

Pour en apprendre plus sur cette phobie pas comme les autres, voici un article qui vous explique ce qu’est la cynophobie, ses causes, ses conséquences et comment s’en débarrasser.

Qu’est-ce que la cynophobie ?

La cynophobie est une phobie spécifique, ciblée, dont on peut clairement définir l’objet (le chien), mais qui demeure irrationnelle et pathologique.

Par « irrationnelle », on entend le fait que cette phobie des chiens prend des proportions démesurées dans des situations tout à fait banales – du point de vue d’une personne non-cynophobique.

De fait, on distingue la cynophobie de la peur ressentie lorsqu’un chien aboie en notre direction, grogne ou présente tout simplement un physique intimidant, qui est alors rationnelle.

À l’inverse, paniquer à la vue d’un Caniche Nain qui trottine vers vous en remuant la queue peut être qualifié d’irrationnel, car l’animal ne représente objectivement pas une menace de nature à provoquer un stress ou un sentiment de peur.

On est alors bien face à une phobie, c’est-à-dire un trouble anxieux qui se manifeste par une réaction de terreur démesurée face à l’élément perçu comme un danger.

On retrouve cette notion de peur irrationnelle chez les arachnophobes, qui peuvent être paralysés à la seule vue d’une petite araignée, alors que les araignées ne représentent pourtant pas une menace – en tout cas pas en France, où il n’existe pas d’espèces dangereuses.

À quoi est due la cynophobie, ou la peur des chiens ?

La plupart des véritables phobies sont de causes inconnues, et sont suscitées par des troubles anxieux inconscients qui donnent à des peurs légitimes une dimension disproportionnée.

Cependant, dans le cas de la cynophobie on peut souvent trouver une cause rationnelle puisque nombre des personnes développent la peur des chiens après un traumatisme.

Ainsi, les personnes ayant été attaquées par un chien, ou effrayées par un chien à un âge précoce où l’on est encore facilement impressionnable et pas en mesure d’évaluer une menace, peuvent développer une angoisse pathologique des chiens.

Cependant, on croise également nombre d’individus terrifiés par les chiens sans aucune raison apparente, exactement comme certains craignent, sans l’ombre d’un motif valable, les araignées.

Une théorie postule que ce type de cynophobie, qui relève pour le coup d’une vraie phobie et non d’une crainte motivée par un traumatisme, serait due à la peur ancestrale des loups relayée, encore aujourd’hui, par des ouvrages cynophobes.

Par ouvrage cynophobes, on parle ici des livres, dessins animés, films et histoires qui mettent en scène des chiens ou des loups dans les rôles de « méchants ».

Parmi ceux-ci, on trouve les bien connus « Trois Petits Cochons » et « Chaperon Rouge », des contes où le grand méchant est toujours un loup, un cliché qui remonte à l’histoire de l’humanité au cours de laquelle l’homme s’est longtemps trouvé en dessous du loup dans la chaîne alimentaire.  

Or, on sait aujourd’hui que les traumatismes peuvent être héréditaires, les peurs violentes pouvant occasionner des modifications de l’ADN qui se transmettent génétiquement, probablement dans une optique de préservation de l’espèce, les peurs instinctives étant nécessaires à la survie.

La cynophobie pourrait donc, dans certains cas, être causée par des traumatismes anciens remontant à la crainte des prédateurs, même s’il faut avouer que les gentils Bichons Havanais n’ont pas grand-chose de commun avec la bête du Gévaudan.

Cette peur viscérale pourrait alors être entretenue à travers différents ouvrages cinophobes, qui entraineraient un amalgame inconscient entre les chiens et les loups. (1)

Quelles sont les conséquences de la cynophobie ?

Les conséquences de la cynophobie peuvent varier d’un individu à l’autre en fonction de l’étendue de son trouble anxieux

Comme toutes les phobies, la cynophobie provoque des symptômes anxieux qui peuvent aller de l’augmentation du rythme cardiaque à des difficultés respiratoires, en passant par une transpiration abondante et la manifestation d’un comportement d’évitement incontrôlable

Ainsi, une personne cynophobe qui se retrouve face à un chien commence souvent par bondir pour s’en éloigner aussi vite que possible, avec comme seule idée fixe la volonté de fuir cette « menace ».

Au-delà de ces symptômes communs à toutes les phobies, la cynophobie peut se révéler particulièrement handicapante dans la vie de tous les jours.

En effet, les chiens sont des animaux de compagnie parmi les plus répandus, et l’on en croise en France, pour ainsi dire, à tous les coins de rue.

Aussi, les personnes souffrant de cynophobie peuvent aller jusqu’à éviter de sortir de chez elles pour ne pas croiser l’objet de leur terreur, ce qui peut gravement impacter leur vie sociale.

Les grands cynophobes vont parfois également se priver de se promener dans des lieux où ils sont susceptibles de croiser des chiens, surtout en liberté (parc, forêt, campagne, etc.).

Une phobie qui ne doit donc pas être négligée, et que les maîtres doivent considérer avec une grande attention et un réel sérieux.

D’autant plus que dans certains cas, la cynophobie peut aller jusqu’à provoquer des accidents, notamment quand les maîtres négligent la terreur que provoque leur gentil toutou chez une personne phobique des chiens.

La personne apeurée risque de réagir de manière imprévisible, ce qui peut perturber l’animal et l’encourager à adopter un comportement tout aussi imprévisible.

Le chien risque alors soit de mordre, surpris par l’animosité du cynophobe, soit de se précipiter vers lui pour jouer, ravi de l’intérêt qu’on lui porte sans comprendre que la personne agit étrangement parce qu’elle le craint et non parce qu’elle l’apprécie.

Il peut alors terrifier davantage la personne en sautant et en aboyant, et celle-ci, prise de panique, peut se blesser en tentant de fuir ou être victime d’évanouissements.

Comment soigner sa cynophobie ?

Heureusement, comme toutes les phobies, la peur des chiens peut faire l’objet de thérapies visant à la réduire, voire à la faire disparaître.

Généralement, c’est une thérapie de désensibilisation qui est privilégiée, celle-ci se déroulant à travers des exercices d’exposition.

Selon le degré de gravité de la cynophobie, le traitement par exposition peut commencer avec des simples photographies et images de chiens.

Petit à petit, lorsque le cynophobe s’habitue à maîtriser son angoisse devant des images de chiens – voire à l’éliminer – il peut être confronté à un animal vivant.

Cette technique, nommée thérapie “cognitivo-comportementale“, est généralement privilégiée avec les peurs ciblées, c’est-à-dire celles dont on connaît la source (ici, les chiens).

Surmonter sa peur est néanmoins un processus long, qui peut parfois prendre plusieurs mois, voire plusieurs années.

La personne cynophobe ne doit, en effet, jamais être brusquée, ce qui risquerait d’accroître son anxiété et d’avoir l’effet inverse de celui escompté.

Dans les cas les plus graves, une thérapie médicamenteuse peut également être mise en œuvre : c’est notamment le cas lorsque la cynophobie a des impacts sur la vie sociale de la personne qui en est atteinte.

Néanmoins, les traitements médicamenteux visant à réduire l’angoisse (anti anxiolytiques) ont généralement des effets secondaires lourds, c’est pourquoi la thérapie cognitivocomportementale demeure privilégiée.

Enfin, les cynophobes peuvent avoir recourt à l’hypnose, une thérapie de plus en plus répandue pour traiter les peurs irrationnelles et pathologiques, qui obtient d’excellents résultats auprès de certaines personnes.

À noter que l’hypnose est réputée ne pas fonctionner avec tous, mais seulement avec les personnes qui y sont réceptives. (2)

Questions fréquemment posées par les maîtres sur la cynophobie

Qu’est-ce que la cynophobie ?

La cynophobie est une peur irrationnelle des chiens, qui se manifeste par une montée d’angoisse démesurée en réponse au stress que provoque la vue d’un chien chez les personnes atteintes.

En tant que phobie, il faut distinguer la cynophobie d’une simple peur naturelle que peut ressentir tout à chacun face à un animal menaçant ou au physique intimidant.

Peut-on traiter la cynophobie ?

Oui, il est possible de se défaire de la crainte des chiens en suivant une thérapie cognitivocomportementale qui vise à désensibiliser la personne phobique petit à petit.

L’hypnose est aussi un traitement efficace dans certains cas, et il est également possible d’opter pour un traitement médicamenteux, bien que cette option soit réservée aux cas les plus graves du fait de ses effets secondaires conséquents.

D’où vient la cynophobie ?

Comme toutes les phobies, la cynophobie a généralement une origine inconsciente, c’est pourquoi on dit qu’elle est irrationnelle.

Néanmoins bon nombre de cynophobes développent la peur des chiens après un traumatisme, c’est-à-dire une mauvaise expérience avec un animal.

Quelles sont les conséquences de la cynophobie ?

La cynophobie provoque chez les personnes qui en sont atteintes une montée d’angoisse profonde à la vue d’un chien qui se manifeste par des symptômes respiratoires, musculaires et cardiaques.

Elle peut parfois aussi impacter la vie sociale des cynophobes en les empêchant de sortir de chez eux, de peur de croiser un chien, animal fort répandu en France.

La cynophobie est une pathologie anxieuse qui mérite d’être prise au sérieux, même si cette idée peut être difficile à concevoir pour les amoureux de chien.

Je vous recommande, par ailleurs, de ne jamais laisser votre chien en liberté à proximité d’une personne cynophobe, car nos compagnons à quatre pattes sont irrémédiablement attirés par les personnes qui les craignent.

Contrairement à ce que peuvent imaginer ceux qui ont peur des chiens – et bien d’autres personnes – les chiens ne vont pas vers la personne qui en a peur parce qu’ils « sentent » sa terreur.

Ils se dirigent tout naturellement vers elle, car la personne qui les craint leur prête involontairement une attention particulière, ce qui les attire davantage que les personnes qui les ignorent.

Vous avez peur des chiens ? Avez-vous réussi à surmonter votre peur et, si oui, comment ? Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions en commentaire de cet article !