Les abcès sont des lésions courantes chez le chien, qui peuvent survenir dans un grand nombre de situations.
La plupart des abcès sont sans gravité pour la santé de l’animal, mais ils nécessitent néanmoins d’être correctement pris en charge pour éviter les complications.
Il est également important de savoir reconnaître un abcès avec certitude, pour ne pas le confondre avec une affection plus grave telle qu’une tumeur.
Qu’est-ce qu’un abcès chez le chien ?
Il s’agit d’une accumulation de pus dans un ou plusieurs tissus composant l’organisme du chien.
Tous les tissus peuvent être concernés, qu’il s’agisse de la peau de l’animal, de ses muscles, de ses muqueuses ou de ses organes internes.
Les abcès se forment en réaction à une infection par des agents pathogènes (bactéries) : ils ne constituent pas une maladie à proprement parler, mais sont les symptômes d’une affection généralement d’origine externe à l’organisme.
Il ne faut pas confondre les abcès, qui sont parfaitement délimités et localisés, avec les phlegmons, des affections d’origine infectieuse qui s’étendent de part et d’autre d’une lésion.
Il est possible de distinguer deux types d’abcès chez le chien : l’abcès superficiel et l’abcès profond.
L’abcès superficiel
Le plus facile à déceler, car il se situe généralement juste sur la peau du chien et adopte la forme d’une simple grosseur.
À la différence de la plupart des tumeurs et kystes, l’abcès est rouge, chaud et douloureux pour l’animal, qui a souvent tendance à manifester sa détresse à travers des comportements inhabituels.
L’abcès profond
Il n’est pas visible à l’œil nu et nécessite des examens vétérinaires spécifiques pour être détecté (scanner ou échographie).
Quels sont les symptômes d’un abcès chez le chien ?
Les symptômes permettant de déceler un abcès chez le chien divergent selon si la lésion est superficielle ou profonde.
Un abcès superficiel sera généralement facile à repérer, car il forme une grosseur sous la peau du chien que le maître peut aisément détecter à la palpation.
S’il est d’une taille conséquente, il peut même être possible d’observer à l’œil nu un gonflement sous le poil du chien.
Selon sa taille, sa gravité et la région affectée, il peut également provoquer une gêne dans la mobilité de l’animal.
Ainsi, un chien présentement un abcès au niveau des pattes risque de boiter, tandis qu’il peut refuser de s’alimenter si l’atteinte se situe au niveau de sa bouche.
L’animal peut aussi adopter un comportement inhabituel pour manifester sa souffrance, tel qu’un abattement ou des léchages compulsifs de la zone concernée.
Parfois, un abcès s’accompagne de fièvre, et le chien peut donc se montrer déshydraté, abattu et apathique.
Dans le cas d’un abcès profond, il n’est pas possible d’observer la lésion, car celle-ci se trouve sous le derme, au niveau des tissus profonds du chien.
Le maître constatera davantage une dégradation de l’état de santé général de son compagnon à quatre pattes, qui se traduit par un changement de comportement.
L’animal peut présenter une anorexie, de la fièvre, une baisse d’entrain et adopter des postures antalgiques inhabituelles pour tenter d’amoindrir sa souffrance.
Un chien qui fait « le traîneau » (frotte son arrière-train au sol), émet des plaintes lorsqu’il va à la selle ou semble constipé peut être atteint d’abcès des sacs anaux, une affection fréquente.
Il est aussi à noter que l’apparition d’un abcès peut se faire en quelques heures seulement, et que, dans les cas les plus avancés, il peut percer spontanément.
Il est alors possible d’observer un écoulement de pus, un liquide opaque dégageant une odeur forte et désagréable. (1)
Quelles sont les causes d’un abcès ?
Les abcès superficiels sont principalement causés par la surinfection de plaies cutanées passées inaperçues aux yeux du maître.
En effet, une plaie très discrète et bénigne, telle qu’une griffure de chat ou une piqûre insecte, peut être infectée par des bactéries et se transformer en un abcès parfois impressionnant malgré son absence de gravité initiale.
Cela se produit notamment lorsque l’élément ayant causé la blessure était porteur de bactéries – comme c’est souvent le cas des griffes de chat – ou quand la plaie a été souillée, par exemple après que le chien se soit roulé au sol.
Le léchage récurrent d’une petite blessure peut aussi favoriser sa surinfection et la formation d’un abcès superficiel.
Enfin, certaines maladies spécifiques sont également susceptibles de provoquer l’apparition d’abcès superficiels de manière épisodique ou chronique.
C’est, par exemple, le cas de la pododermatite, une affection inflammatoire localisée au niveau de la patte de l’animal.
Cette pathologie, surreprésentée chez certaines races de chiens, consiste en hypersensibilité au niveau de la patte de l’animal, dont les coussinets s’abîment plus rapidement qu’ils ne le devraient.
Le chien atteint de Pododermatite présente souvent des plaies au niveau de ses pattes, qui se compliquent rapidement par des infections bactériennes donnant lieu à l’apparition d’abcès.
Les abcès profonds peuvent également avoir été causés par un traumatisme, mais sont le plus souvent engendrés par des maladies.
Ainsi, certains cancers, des occlusions intestinales, des pancréatites chroniques, ou encore des infections virales peuvent être à l’origine d’abcès profonds.
Quelles sont les conséquences d’un abcès ?
Si le problème est causé par une pathologie, le pronostic de l’animal dépendra de la nature de la maladie d’origine.
Dans le cas d’accès consécutifs à des cancers, des infestations de parasites ou des maladies infectieuses, les conséquences seront plus ou moins graves en fonction du stade d’évolution de la pathologie.
L’issue reste néanmoins dépendante de l’origine de l’abcès, celui-ci ne pouvant être traité que comme un symptôme et non une maladie.
Pour les abcès consécutifs à l’infection de plaies cutanées d’origine traumatiques, les conséquences sont généralement peu graves, à condition que la lésion soit traitée correctement et à temps.
Dans certains cas néanmoins, il peut se développer une nécrose des tissus nécessitant un curetage, et il existe également un risque pour que l’infection se généralise à l’organisme du chien tout entier (septicémie).
Comment soigner mon chien ?
Seul un vétérinaire peut soigner un abcès chez le chien : dans ce type de situation, vous devez donc vous rendre sans tarder en consultation.
Dans les cas peu sévères, un traitement antibiotique suffit généralement à obtenir une guérison complète.
S’il est ancien ou important, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire pour drainer le pus, éliminer les bactéries présentes dans l’organisme de l’animal et, éventuellement, ôter les tissus nécrosés du chien.
De plus, la consultation vétérinaire est indispensable pour avérer la présence d’un abcès et écarter d’autres causes pouvant expliquer la présence d’une grosseur sur la peau de votre chien.
Votre compagnon à quatre pattes pourrait en effet souffrir d’une tumeur, plus grave, ou présenter un simple kyste – habituellement sans danger.
Si l’abcès est mineur, isolé et a déjà percé, vous pouvez alors tenter de soigner votre toutou par vous-même, bien que demander conseil à vétérinaire – au moins par téléphone – soit hautement préférable.
Pour ce faire, il faut commencer par dégager la zone affectée en rasant ou en coupant les poils de l’animal entourant la plaie afin d’avoir une bonne visibilité sur l’ampleur de la lésion et de réduire les risques de surinfection.
Les abcès sont souvent des cavités assez profondes, qu’il faut rincer abondamment avec un liquide neutre (par exemple, du sérum physiologique) pour ôter tout le pus sans faire souffrir l’animal.
Désinfectez ensuite la plaie avec de la Bétadine ou de la Biseptine, puis couvrez la lésion d’une compresse stérile pour la protéger des agents pathogènes externes.
Nettoyez et désinfectez la plaie deux à trois fois par jour, en surveillant qu’il ne se mette pas à gonfler à nouveau, à chauffer ou à rougir.
Si la lésion ne vous paraît pas saine (exempte de pus) au bout de 24 à 48 heures, emmenez votre animal chez un vétérinaire.
Ne tentez jamais de percer un abcès par vous-même : les soins décrits ci-dessus ne doivent s’appliquer qu’à une lésion qui a déjà naturellement percé !
Pensez à garder la lésion couverte d’un pansement, ce qui protège la plaie, mais, surtout, ralentit la cicatrisation, car un abcès qui se referme alors qu’il contient encore des bactéries risque de se remplir à nouveau de pus.
Questions fréquemment posées par les maîtres
Les abcès superficiels chez le chien sont causés par la surinfection d’une plaie, parfois grave, mais généralement minime et, de fait, étant passée inaperçue aux yeux du maître.
Les abcès profonds, et notamment lorsqu’ils touchent des organes, sont généralement engendrés par des maladies infectieuses ou inflammatoires.
Un abcès non traité peut se compliquer, et il existe un risque pour que l’infection se propage dans le sang de l’animal et attaque ses organes internes.
La seule chose à faire si vous détectez un abcès chez votre animal est de le conduire chez un vétérinaire, afin que celui-ci puisse confirmer le diagnostic et prescrire un traitement adéquat.
Examinez régulièrement le pelage de votre animal pour détecter la moindre petite plaie et la désinfecter aussitôt est une méthode efficace pour éviter qu’elles ne s’infectent et ne donnent lieu à des abcès superficiels.
Il s’agit d’une affection courante chez le chien, mais ce n’est pas pour autant un symptôme anodin qu’il faut négliger.
Les surinfections bactériennes, quelle que soit la partie du corps qu’elles concernent, peuvent toujours évoluer en septicémie, surtout si l’animal est fragile et que ses défenses immunitaires sont altérées.
Si votre toutou part souvent se promener en forêt ou a tendance à se chamailler avec les autres animaux du foyer, je vous conseille d’inspecter régulièrement sa peau pour détecter d’éventuelles petites plaies.
Les lésions les plus anodines peuvent en effet se transformer en abcès parfois impressionnants, et il ne coûte rien de passer un petit coup de désinfectant sur une piqûre d’insecte ou une griffure de chat pour prévenir toute complication.